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Reconstitution d’un four de potier du premier âge du fer à Florange

Reconstitution du four 1 de la Fouille de Saint Agathe à Florange et cuisson de poteries pour les journées du patrimoine 2023

Habituellement, je réalise plutôt des fours de verriers protohistorique, antiques ou médiévaux, mais la semaine du 11 au 17 septembre 2023, Mathieu Haussy, directeur du service culturel de la ville de Florange m’a demandé de reproduire un four de potier gaulois retrouvé à Florange pour les journées du patrimoine.

Il s’agit en réalité de deux fours, fouillés en 1973 par Pierre Pétrequin, Jean-François Piningre et Dominique Vuaillat. Le rapport de fouille est disponible ici : https://www.persee.fr/doc/galia_0016-4119_1973_num_31_2_2632

Le rapport de fouille est déjà ancien mais assez détaillé. Il m’a permis de proposer une restitution du four numéro 1, pour vérifier les hypothèses émises par les archéologues dans les années 70.

 Ce four, est une fosse d’environ 1m de profondeur et d’1,90m de diamètre avec des parois en surplomb

 A l’intérieur, on note des aménagements d’argile, de plaques calcaires et de galets. Pas de sole intermédiaire en argile perforée, pas d’arrivée d’air à la base, pas de coupole.

Les poteries qui ont été retrouvées dans ce four et probablement cuites sur place sont des poteries de type domestiques : céramiques non tournées assez communes.

Nous avons choisis de proposer aux habitant de Florange de venir reproduire avec nous des poteries sur ces modèles avec de la terre locale issus des fondation d’un chantier proche de la zone de fouille. Certaines porteries durant ces atelier ont également été montées avec de la terre du commerce grise, très chamottée.

Micro pots retrouvés sur les fouilles de Saint Agathe. A partir de ces dessins ils on été reproduits avec les habitants de Florange.

Nous nous sommes rendus à proximité des lieux de la fouille à Sainte Agathe pour observer la terre. Il s’agit d’une terre très argileuse beige foncée qui vire au rouge à cuisson.

Le four connaît 3 phrases d’utilisation, l’hypothèse des archéologues est qu’il n’était pas optimum au départ et que les potiers l’auraient modifié au cours des deux phases suivantes.

Au départ, on observe une sole plate, plus en phase 2 une sorte de lentille surélevée au centre, et en phase 3 des de “banquettes” sont rajoutées sur les côtés et le foyer centrale passe en creux. Trois formes et principes assez différents pour favoriser le tirage selon eux.

Nous avons reconstitué le four sur le complexe de Bethune, ancien camp de prisonnier russe puis allemands reconverti en espace verts et festif ( parc, salles des fêtes, …) à proximité du musée archéologique où est conservé un four gallo romain. Celui ci était ouvert durant les journées du patrimoine permettant aux habitants d’observer l’évolution des techniques céramiques sur un millier d’année entre la protohistoire et l’antiquité.

Cet espace ne nous permettait pas de creuser l’ensemble de la structure (présence possible de réseau d’eau et d’électricité en sous terrain). Nous avons donc choisi de creuser 30 cm et de monter la structure en torchis avec une terre assez proche de celle de Saint Agathe. Dans une démarche de médiation archéologique, cela à aussi permis d’aborder avec le public la construction en torchis à la protohistoire.

Une communauté d’origine magrébine importante, qui fréquente le complexe de Bethange, s’est particulièrement intéressée au montage du four. Des femmes sont venues notamment reproduire lors des ateliers poterie ouvert au public les structures de cuissons portatives qu’elles fabriquaient en torchis en Algérie.

Le creusement et montage du four a pris 4 jours, le cinquième étant consacré à la cuisson de la structure avant la première cuisson de poterie. Des ateliers poterie avec le public ont été réalisés en début de semaine puis les poteries ont étés mises à sécher pour la cuisson.

Lors des journées du patrimoine nous avons réalisé deux cuissons : l’une le samedi, l’autre le dimanche nous permettant de tester les deux première hypothèses et phases du four.

La Phase 1 avec un foyer centrale et des poteries posées le long du mur du four. Pour la cuisson, nous disposions de buches de résineux et de feuillus. Le foyer central à été élargit au cours de la cuisson pour recouvrir les poteries.

Installation des porteries réalisées avec les habitants pour le premier jour de cuisson ( phase 1) Le foyer a été allumé au centre, sur le foyer allumé la veille pour cuire le four.

La chauffe a été compliquées et quelques buches sont tombées sur des poteries produisant un peu de casse. Les cuissons étaient probablement plutôt réalisées avec des branchages, plus faciles à récolter et plus léger sur les poteries. La montée en température a été assez longue, mais la cuisson des poterie à été effective. Certaines porteries séchées un peu rapidement ou ayant subit des chutes du bûches, ont cassé ou fendues. Globalement les poteries réalisées en terre locales on mieux tenue. La cuisson a été satisfaisante.

Le lendemain nous avons reproduit la phase 2 du four. Les restes du foyers ont été rassemblées au centre du four puis recouverts de terre et sable formant une lentille centrale.

Contrairement à l’hypothèse des archéologue qui imaginaient encore une fois le foyer au centre et les poteries en périphérie, nous avons positionner le foyer en périphérie et les poterie au centre. Puis le foyer a été étendu au centre où se trouvaient les poteries.

Hypthèse de cuisson sur la phase 2 du four. Les poteries sont posées sur une lentille centrale faite de terre et des restes d’un foyer précédent

Le feu a été beaucoup plus difficile à allumer de façon satisfaisante car le bois avait été mouillé par une nuit pluvieuse la position des buches sur le côté compliquait également l’allumage (moins bon tirage). Pour autant les poteries étaient mieux préservées des chutes de buches et la montée en température s’est faite plus lentement avec moins de casse. Certaines poteries ont fendu ou cassé, mais la cuisson a été effective.

Conclusion : Ce four permet des cuisson d’une quantité importante de poterie simultanément. La fosse permet d’extraire l’argile nécessaire à la fabrication des pot qui sont ensuite cuits sur place. Les phases 1 et 2 semblent fonctionnelles. L’utilisation de branchage plutôt que de buches parait mieux adaptée.

Médiation culturelle : La construction du four tout au long de la semaine, avec cuisson le week-end a tenu en haleine une partie de la population fréquentant le complexe de Béthange ( parc pour enfants, voisins…), les ateliers de reproduction des poteries retrouvées dans le four, ouverts à un public divers, ont été très appréciés d’une population souvent néophyte en la matière et a permis une véritable appropriation des fouilles de Saint Agathe (four et techniques céramiques du premier âge du fer). Les participants étaient sensibles au fait de pouvoir mettre en œuvre de l’argile locale pour créer des poteries, avec plus ou moins de difficultés, mais toujours avec un résultat permettant une cuisson dans la reproduction du four n°1 de Sainte Agathe ou un simple séchage pour les poteries réalisée le week-end de la cuisson.

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Atelier Cobalt à Lattara

Lattara | Journées d’archéologie expérimentale

Samedi 2 juillet 2022 et dimanche 3 juillet 2022, nous étions à Lattara, près de Montpellier pour des démonstrations de travail du verre de l’âge du fer.

Deux journées d’archéologie expérimentales et de médiation auprès du public pour clôturer la superbe exposition “Les gaulois à Lattara”. Au programme : reproduction de perles de verres et de bracelets gaulois exposés à Lattara. Un très bel accueil de la part d’un public passionné et des équipes de ce magnifique musée à quelques kilomètres de la méditerranée.

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Atelier Cobalt au musée Camille Claudel à Nogent sur Seine

Pour les journée européenne de l’archéologie, le 19 juin 2022, nous étions au musée Camille Claudel pour des démonstrations de travail du verre protohistorique antique. Nous avons reproduit devant le public plusieurs pièces conservées au musée Camille Caludel : une très belle bague romaine, ainsi qu’une fibule gauloise à perle. Nous avons proposé au public de reproduire en fil de laiton la fibule support d’une perle de verre conservée au musée.

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Le verre gaulois au musée des Merveilles

Nous étions présent au musée des merveilles pour un week-end de médiation culturelle autour de l’exposition “A la table des gaulois”. Sur un site de hauteur à quelques kilomètres du musée à été découverte une grande batisse de l’âge du fer accueillant de grands banquets. Des perles de verres ont été mise au jour sur le site. Nous en avons reproduit quelques une.

Une très belle ambiance pour cette prestation dans la vallée de la Roya, toujours isolée depuis la tempête Alex. La route est coupée durant la journée pour permettre les travaux, et c’est en train que viennent les visiteurs depuis la côte… Depuis la tempête, la ligne de chemin de fer assure un lien avec le reste du monde, et le train est gratuit depuis Nice, permettant de maintenir le tourisme dans la Vallée : un tourisme culturel pour tous, apaisé et décarboné. Bravo aux organisateurs!

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Four romain

L’atelier Cobalt accueil un nouveau four : un four romain. C’est un four à bois, sans soufflets. La montée en température est assurée par convection.

C’est le 10e four de ce type, que je reconstitue en une dizaine d’années. Celui-ci répond à de nouveaux objectifs :
– être le plus économe possible en énergie
– permettre une la double utilisation perles/verre soufflé qui induit des aspects d’ouvreaux différents.
– accueillir le creuset retrouvé à Fratessina (servir aux expérimentations pour le verre à l’âge du bronze, la taille de la chambre haute a été conçue pour ça) (voir l’article complet sur la question ici)

C’est une hypothèse tirée des plus petits fours romains avec 50 cm de diamètre au sol. Construit en pierre locale : basalte du Coiron, (fréquent là où j’habite), calcaire et torchis. Le creuset est intégré à la sole. Résultat, une montée en température rapide, un confort de travail important, une consommation de bois réduite.

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Perles gauloises de Bibracte

Voici quelques reproductions des perles gauloises trouvées sur le site de Bibracte et publiées dans étude sur Bibracte 10.

Rapide survol des différentes types de perles gauloises selon les périodes : perles à ocelles La Tène A, verte à cannelures La Tène A, perles bleues cobalt à bourgeons et spirales La Tène B et C, perle bleue cobalt à sinusoïde jaune La Tène C, perle annulaire jaune et transparente La Tène C2, perles massives à zébrure ou damiers La Tène D, perle ambrée massive de La Tène D, perle annulaire bleue à spirale jaune de La Tène D, Perle massive bleu cobalt mouchetée de blanc de La Tène D.

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Les anneaux de verre gaulois de Mandeure

Le sanctuaire gaulois de Mandeure (Doubs) à livré  de très nombreux bracelets, anneaux et perles de verre, datés du IIe s avant J.C. ( La tène C2-La tène D1).

Anneaux gaulois de Mandeure. Photo : musée d’archéologie nationale

Anneaux gaulois de Mandeure. Photo, musée d’Archéologie Nationale. Saint Germain en Laye

Ces pièces issues de fouilles anciennes réalisées par un antiquaire de Mathay sont conservées en partie au Musée d’Archéologie National en partie au Musée de

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Les perles de verre celtes de Novo Mesto/ Celtic beads from Novo Mesto

Les perles de verre celtes des tumuli de Kapiteljska Njiva à  Novo mesto, Slovènie ( 6e et 5e siècle av. J.-C.)

Celtic glass beads from the tumuli of  Kapiteljska Njiva in  Novo mesto, Slovenia, 6e- 5e century B.C.

C’est suite à la commande d’un client anglais que j’ai choisi de reproduire une partie des perles du premier âge du fer retrouvées sur le site de Novo Mesto en Slovénie. Ces perles datent des 6e et 5e siècles avant J.-C.

Celtic glass beads from the tumuli of  Kapiteljska Njiva in  Novo mesto, Slovenia, 6e- 5e century B.C.

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Atelier Cobalt sur le site archéologique de Mandeure

Fin septembre, Atelier Cobalt animait avec le personnel du site archéologique de Mandeure, le tout nouvel atelier de verrier gaulois créé par Atelier Cobalt pour le site.

Après une semaine de formation au verre protohistoriques  (théories et techniques), les trois stagiaires du musées étaient prêtes pour animer l’atelier devant le public de manière autonome : fabrication des perles de verre gauloises de Mandeure et fabrication de bracelets de la fin de l’âge du fer. Bravo pour leur sérieux et leur motivation.